Extravagante, élégante... Montre joaillière par excellence, ce petit bijou d’horlogerie symbolise à elle seule l’héritage culturel de la Piaget Society des seventies.

La « Collection du XXIème siècle », collection-manifeste lancée en 1969, a cristallisé une révolution esthétique : la convergence de deux savoir-faire, celui de l’horlogerie et celui de la joaillerie grâce à la mise au point en 1956, du mouvement mécanique à remontage manuel 9P, de seulement 2mm d’épaisseur. 

Le cadran, plus volumineux, ouvre soudain un champ infini de possibilités visuelles que Piaget explore alors avec une créativité inédite. Celui des montres-manchettes et des Swinging Sautoirs est recouvert de pierres ornementales aux couleurs vibrantes (malachite, opale, lapis-lazuli, œil de tigre, etc.) et aux bracelets en or massif texturé. En 1973, à peine quatre ans après cette fameuse « Collection du XXIème siècle », Piaget donne corps à celle qui deviendra ensuite la Limelight Gala.

Reconnaissable au premier coup d’œil par ses courbes généreuses et sa lunette aux cornes asymétriques serties de pierres précieuses, l’une s’étirant vers le haut, l’autre vers le bas, la Limelight Gala se distingue par son allure singulière et audacieuse. Une « montre de mode » disaient certains à l’époque qui bat le tempo de cet incroyable esprit de liberté qui règne dans la maison.

Esprit couture

En 1973, Limelight Gala ne s’appelle pas encore Limelight Gala. Elle n’a reçu ce nom que, rétrospectivement, au regard de son extraordinaire vécu. Dès sa création, elle est entraînée dans un tourbillon de réceptions, fêtes, bals, dîners, galas, etc. Elle affiche l’heure avec panache et flamboyance aux poignets des femmes habillées par les plus grands couturiers, ce qui n’empêche pas la fluidité du porté grâce au bracelet articulé.

Cette valse mondaine est orchestrée par Yves Piaget, représentant de la 4e génération, de Gstaad à Monte Carlo, en passant par New York ou Palm Springs. Il fait entrer la maison familiale dans l’ère du social. Il forme la Piaget Society : une communauté internationale de clients sophistiqués, de comédiens, de chanteurs, d’écrivains, d’artistes. Pour ne pas les nommer, Cary Grant, Samy Davis Jr, Elizabeth Taylor, Jackie Kennedy, Ursula Andress ou encore Andy Warhol bien sûr.

En 2023, Limelight Gala conserve le même charisme, la même esthétique puissante, la même extravagance couture et le même raffinement inspiré que ses aînées des Seventies. L’époque renoue avec l’exubérance, la maison peut continuer à la concevoir avec la même liberté, sans limite.

Le bracelet en or travaillé en fil et tissé selon la technique du milanais, pour un rendu fluide et seconde peau, est sculpté tantôt comme une chaîne, tantôt comme un textile extrêmement fluide. Sur le cadran, c’est toujours une explosion de couleurs et sur la lunette, un entourage généreux de pierres parfaitement appairées. De la malachite, du lapis-lazuli ou encore une opale kaléidoscopique ourlée de diamants blancs. De l’émail et des saphirs aux nuances bleues et vertes. Les assemblages élaborés et les correspondances chromatiques infinis montrent sa nette propension à l’extravagance : en témoignent les cornes serties de doubles rangs de pierres dégradées rainbow ou parées de flamboyants diamants taille marquise. La finesse d’exécution est telle que les artisans de la manufacture de Plan-les-Ouates peuvent y consacrer des centaines d’heures.

Montre-bijou. Plus bijou que montre. Singulière, Limelight Gala reste une parfaite démonstration de l’élégance extravagante propre à Piaget. La quintessence de l’Extraleganza.